Les vidéos de Julie Chaffort mettent en scène des personnages, seuls, dans des paysages divers.
Ce paysage semble marqué par la présence humaine (éoliennes, poteaux, champs labouré, voitures…) Et pourtant chacun de ces personnages semble perdu, comme dans un monde à part, une parenthèse.
Chacun de ses personnages pose la question : qu’est-ce qu’on fait là ? La question reste en suspens durant chaque vidéo. Les personnages sont là, à ne pas savoir quoi faire ou alors à avoir une action qui serait de l’ordre de l’attente ou de l’ennui, de la recherche de quelque chose mais l’on ne sait pas quoi.
On dirait qu’ils sont là pour supporter le temps. Les êtres sont passifs et leur passivité semble active. Ils sont comme perdus dans le temps. Ils se doivent de supporter le temps, supporter la vie humaine tantôt lointaine (Variations), supporter son prochain (Équivoque), supporter leur propre existence (L'homme au frigo).
Ils sont comme rabaissés par la charge de leur existence. Mais cet abaissement ne semble pourtant pas une souffrance; il n’y a pas de pathétique: juste un constat du statut de ces êtres. Un abaissement volontaire, une suspension dans le temps. Ce sont des personnages sans éclat, des êtres humbles. Des êtres à l’écoute de leurs propres ressentis.