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Les vidéos de Julie Chaffort mettent en scène des personnages, seuls, dans des paysages divers.

Ce paysage semble marqué par la présence humaine (éoliennes, poteaux, champs labouré, voitures…) Et pourtant chacun de ces personnages semble perdu, comme dans un monde à part, une parenthèse.

Chacun de ses personnages pose la question : qu’est-ce qu’on fait là ? La question reste en suspens durant chaque vidéo. Les personnages sont là, à ne pas savoir quoi faire ou alors à avoir une action qui serait de l’ordre de l’attente ou de l’ennui, de la recherche de quelque chose mais l’on ne sait pas quoi.

On dirait qu’ils sont là pour supporter le temps. Les êtres sont passifs et leur passivité semble active. Ils sont comme perdus dans le temps. Ils se doivent de supporter le temps, supporter la vie humaine tantôt lointaine (Variations), supporter son prochain (Équivoque), supporter leur propre existence (L'homme au frigo).

Ils sont comme rabaissés par la charge de leur existence. Mais cet abaissement ne semble pourtant pas une souffrance; il n’y a pas de pathétique: juste un constat du statut de ces êtres. Un abaissement volontaire, une suspension dans le temps. Ce sont des personnages sans éclat, des êtres humbles. Des êtres à l’écoute de leurs propres ressentis.



Wild is the Wind

Long métrage: 16/9 - HDV - 60min - 2010




Le fait est que dans le cercueil de Wild is the wind il n’y a rien. Et rien c’est ce qui nous échois, la mort, l’insignifiance assurée. Que faire de ce rien sinon, comme du mort, en prendre acte rituellement, en peser le poids. Ensuite ? La vie continue mais cette fois en conscience de ce rien. La vie continue comment avec ce rien ? C’est ce que nous dit Wild is the wind.


Extrait du film "Wild is the Wind" sur :
http://www.youtube.com/watch?v=40LNeTGplOY 

Contrat Creative Commons
extrait de "Wild is the wind" by julie chaffort est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 Unported.


En bref...

Cette suspension silencieuse, c’est la peur d’affronter. Ces personnages ne sont pas libres. Ils s'accrochent à la terre car ils ont peur. Peur d’avancer. Ils préfèrent l’absurdité à attendre ou à répéter une action au courage d’affronter : le vent, la pluie, la neige, le froid, la marche, l’effort que de s’affronter eux-même. Cependant, l’horizon les appelle toujours. Mais rien ne vient.

Le temps n’existe pas.

Ces personnages ont choisis une action pour l’éternité. Une répétition d’attitudes, de postures, de gestes à l’infini. C’est une espèce de revendication. Une volonté de lutte avec quelque - chose qui est plus fort qu’eux. Ils n’iront jamais ailleurs, ils ne changeront jamais de comportement. C'est une sorte de protestation. Comme un refus du monde qui les entoure. Ils ne sont pas exclus; ils s’excluent eux-même. Avec toujours cet horizon qui plane au loin, peut être pour dire que ce n’est pas forcement là que ça se passe mais ailleurs…

C'est absurde. Absurdité à ne pas vouloir, à refuser, à préférer s’accrocher à la terre, à quelque-chose de palpable, de rassurant. Mais la terre est dure aussi avec eux. Elle n’est pas toujours charitable, elle est hostile. Alors ils supportent leur refus du monde dans les conditions que leur impose la nature.